RACCOURCIS


L'original, mot-à-mot, donne à peu près ceci :

«La voix était connue du Boucher et il n'eut pas besoin de demander qui c'était. Mais il n'avait confiance en personne. La seule chose qui le tranquillisait, c'était la terreur que provoquait sa présence ; la transmission de la terreur était la seule chose qui l'apaisait.»

Version finale :

«Une voix connue, inutile de demander qui c'était. Mais le Boucher n'avait confiance en personne. Une seule chose le tranquillisait : la terreur provoquée par sa présence. La transmission de la terreur.»

Suppression de certains verbes et d'une redondance. Phrase dégraissée, réduite de 20%. Et surtout, on finit sur le mot-coup de poing.


«Kambànis s'approcha, son arme en avant. Son cœur battait, sa gorge était sèche, ses jambes coupées et la main qui tenait l'arme tremblait. Il tendit l'oreille et n'entendit rien que son propre souffle.»

Ce qui devient :

«Kambànis s'approcha, l'arme au poing. Cœur battant, gorge sèche, jambes et main tremblantes. Tendant l'oreille, il n'entendait que son propre souffle.»

Suppression d'un «et», recours au participe présent.


«Il avait commencé à s'assoupir dans une douce tiédeur. Il se rappelait ces récits sur les alpinistes qui disparaissent sous une avalanche et qui, avant de rester figés définitivement sentent une douce chaleur dans leur corps.»

Après fonte des neiges :

«Une douce tiédeur commençait à l'endormir. Il se rappela ces récits d'alpinistes ensevelis sous une avalanche qui mouraient ainsi paisiblement.»

Cette fois, 30% d'économies sans déperdition de sens.


«Le transport des carburants pour bateaux s'effectuait vers des navires de croisière et des cargos inexistants avec la collaboration de douaniers assermentés, lesquels, avec des certificats mensongers et des faux présentaient comme réalisées des livraisons de carburant fictives.

«Les carburants étaient livrés à des navires inexistants avec le concours de douaniers assermentés, qui fournissaient de faux certificats.»

Y suis-je allé trop fort dans la réécriture ?



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(publié dans PAGES D'ÉCRITURE N°45 en juin 2007)