AMI DU FROID


Imagine-t-on le Tour de France en hiver ? Organiser des courses pédestres l'été, l'après-midi, en plein cagnard, comme on le faisait jadis, relève du même sadisme, ou de la même sottise. Le marathon y a gagné sa réputation d'épreuve inhumaine. Si la pluie, le vent, le froid, sont le triple martyre du cycliste, le coureur à pied, lui, a un seul grand ennemi : la chaleur.

Je ne vois pas plus méchant qu'elle, plus sournois : quand on démarre ça va encore, on peut même s'y trouver bien comme sous trois édredons, mais très vite la température intérieure monte, le moteur chauffe, le cœur s'affole. On se liquéfie. On suffoque. Quelques marathoniens en sont morts ; certains terminent sur une civière ; ceux qui franchissent la ligne arrivent crevés, vidés, vacillants.

Avec le froid, c'est l'inverse. Le pire vient au début. On est jeté dans un fleuve glacé, on croit mourir, on ferait demi-tour illico si l'on ne connaissait pas la suite. Cette violence initiale n'est qu'une ruse pour...


(À suivre dans Cours toujours, aux éditions des Vanneaux)



La lumière au bout...
Une image du bonheur.

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