Si c'est une chance de pouvoir courir en compagnie, c'en est une aussi d'être seul. J'aime alterner, grégaire, solitaire. Pour progresser ou simplement être à l'aise dans son corps, on a besoin des deux. Même si l'on trotte en amateur, pour son plaisir, courir est un travail, une recherche patiente, un apprentissage ; la course en groupe y sert de récréation — et parfois de test, quand les petits camarades accélèrent —, mais l'essentiel s'apprend dans la solitude.
Pour que notre corps donne son meilleur, pour qu'il soit un ami et non un esclave ou un tyran, il faut le connaître, écouter les mille messages plus ou moins codés qu'il envoie. Il ne se forme qu'à certaines conditions précises. Le cœur devient endurant, nous apprennent les scientifiques, en battant à un certain rythme, entre cent vingt...
(À suivre dans Cours toujours, aux éditions des Vanneaux)
Le ciel dans les poumons. |