Serah
Σεράχ
La belle au harem enfermée
possédée soupire ne dort pas
L'amoureux depuis des années
attend de délivrer Serah
L'épée du cavalier lance des éclairs
comme le feu
Les barreaux plient les corps se serrent
bienheureux
Et il s'empare de Serah
les femmes disent Allah Allah
Ey gulè olsun
Adieu pour toujours
Les femmes du harem se lamentent
craignant la fureur du Pacha
Au sérail les agas déchantent
car tous ils désiraient Serah
Vassìlis Tsitsànis, 1946
C'est la nouba
Ο μήνας έχει εννιά
Dans ce monde où l'on ne rigole pas
jouez moi un petit air sympa
et tout de suite c'est la nouba
On n'a qu'une seule existence
marre-toi entre dans la danse
sinon tu es pas dans l'ambiance
et tu laisses filer ta chance
Au début c'est la belle vie
c'est le moment qu'on en profite
après quarante ans très vite
ce qui t'attend c'est la faillite
au diable les gens sérieux
moi je m'amuse et pas qu'un peu
en attendant d'être vieux
avant que crèvent tous mes pneus
Profite bien de l'existence
avant que la vieillesse commence
alors adieu l'insouciance
et bonjour la décadence
Yòrgos Tzavèllas / Mihàlis Souyoul, 1954
Chanson d'aurore
Το μινόρε της αυγής
Réveille-toi vite écoute petite
ma chanson d'aurore en mineur
rien que pour toi je l'ai écrite
avec les larmes de mon cœur
Ouvre grand pour moi ta fenêtre
et lance-moi l'un de tes coups d'œil
même si je dois m'éteindre peut-être
touché par lui devant ton seuil
Mìnoas Màtsas / Spỳros Peristèris, 1936
Île de Ré, janvier 2015. Quatrième concert-lecture rébètique avec Nicolas Sỳros, et quatrième bon souvenir. Comme d'habitude, Nicolas inclut quelques chansons non encore traduites, que je traduis pour l'occasion. Si cela continue, il va falloir une édition augmentée de La Grèce de l'ombre !
Comme d'habitude encore, j'adapte autant que je traduis. Le titre de la deuxième chanson, «On est le 9 du mois», serait incompréhensible en français : c'est ce jour-là qu'à une certaine époque les fonctionnaires étaient payés. Ce qu'on ne manquait pas de fêter...
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