BRÈVES
N°257 Mars 2025
Drôle de coïncidence. Nous qui allons rarement au théâtre, le hasard fait que nous sommes sortis deux soirs de suite. Et les deux soirées, par hasard là aussi, se ressemblaient curieusement.
Ils sont venus pépier chez nous à Chèvres, les deux Chanteurs d'oiseaux, Jean Boucault et Johnny Rasse. Non seulement ces amoureux de nos cousins ailés imitent leurs divers chants avec une précision hallucinante, mais ils en font, accompagnés par divers musiciens, de spectacles très chouettes qui nous donnent des ailes. Des spectacles délicieux qui au-delà de la jubilation qu'ils font naître, entretiennent notre tendresse pour Mère Nature si cruellement mise à mal désormais. Les deux virtuoses gazouillent aussi sur Internet (www.chanteurs-oiseaux.com) et ils ont pondu un livre, Chanteurs d'oiseaux (Les Arènes PUG).
![]() Ils appellent... |
Le lendemain, on donnait à l'Opéra Bastille La petite renarde rusée, que Leoš Janácek composa il y a cent ans. Là aussi, les animaux parlent, ou plutôt chantent... Je ne l'avais jamais entendue, cette renarde-là. Pas bien compris l'histoire, mais qu'importe : musique, mise en scène, direction, orchestre, chanteurs, un enchantement.
Du coup, passé tout le mois en compagnie des autres opéras du grand Tchèque, audibles et visibles sur Internet. Jenufa, Katia Kabanova, L'affaire Makropoulos, De la maison des morts... Pourquoi si peu connues encore chez nous, ces splendeurs ? Il est vrai que dans son pays lui-même, Janácek resta longtemps dans la pénombre. Pourtant sa musique est vive, drue, savante et simple en même temps (les chants et danses populaires jamais très loin), riche en couleur, et la passion déborde.
Écouter comme je le fais, sans savoir de quoi ça parle, a un avantage. On ne sait pas toujours si ce qu'on entend c'est de l'amour, de la colère ou du désespoir, on entend seulement l'émotion dans toute sa force. Chanter un sentiment l'exacerbe. L'opéra nous bouleverse car tout en lui est monstrueux. Qu'ils sont beaux, ces chanteurs qui s'agitent sur mon écran, la bouche démesurément ouverte, soulevés par quelque chose de plus grand qu'eux.
![]() La Renarde à droite. |
On reste à la même époque, au début du siècle dernier, dans une petite station thermale béarnaise où Paul-Jean Toulet situe son dernier roman publié, La jeune fille verte (réédité aux éditions Sillage). La province dans son jus, avec ses histoires d'amour, d'argent et de minuscule pouvoir. Propriétaires, notaires et ecclésiastiques intriguent à qui mieux mieux, les prolos du coin se fâchent avant de vite se calmer, tandis qu'un jeune homme papillonnant, vague autoportrait de l'auteur, quitte les bras de sa maîtresse plus âgée, délicieuse mais mariée, pour une jeune délurée qui ne la vaut guère.
Tout cela savoureux, un peu facile, écrit dans une langue un tantinet maniérée par endroits, avec une grâce indolente et légère, comme ce papillon qu'on voit
se suspendre là-haut, mais si léger que le vide de l'air semblait suffire à soutenir ses ailes blondes,
ou ce
duvet des chardons, qui s'envole tour à tour ou se pose, quand le jour est trop chaud, le ciel trop bleu, et que la brise semble n'être que le soupir de l'universel amour.
C'est cet universel amour qui fait le prix de ce roman, cette sensualité diffuse qui l'imprègne, à l'image de la maîtresse, le plus riche personnage du roman, qui plus que son amant
aimait son amour, et s'y voulait rouler, comme une abeille dans la semence d'une fleur, jusqu'à l'ivresse,
sensuelle jusque dans sa foi profonde, livrée à
ce mysticisme de la chair dont l'orgue, l'encens, les échos d'une pierre odorante, et toute cette liturgie chargée de nos propres souvenirs, entretiennent si bien la sorte d'extase animale qui tient lieu de prière ou de méditation.
(Bien envoyé, non ?)
Les collines ont les courbes d'une jeune femme couchée et le soleil rit dans un verre de vin. L'après-midi, l'été,
il y a tant de choses qu'on devine autour de soi. Quelquefois, on dirait qu'il n'y en a qu'une, immense, qui respire et vous absorbe, comme si la terre tout entière n'était qu'une seule et même grosse bête.
Toulet, homme décevant, pas très sympathique, est surtout resté comme poète, grâce aux inoubliables Contrerimes. Mais c'est par ses éclairs de beauté trouant la douceur d'une sieste au mois d'août, ses moments fugitifs d'extase panthéiste, que ce roman, loin de s'éloigner sitôt lu, nous retient par la main, et qu'on a envie de serrer son auteur dans ses bras.
![]() Maintes fois réédité... |
C'est quelques années plus tard, en 1928, que fut créé à Paris, dans une mise en scène d'Antonin Artaud, Victor ou Les enfants au pouvoir, de Roger Vitrac, la plus grande pièce née du surréalisme, et la meilleure selon certains.
Victor est un enfant de neuf ans, haut comme un homme, d'une intelligence elle-même anormale, totalement révolté contre le monde qui l'entoure, celui de la bourgeoisie (patrie, armée, religion, famille) et des adultes en général. La pièce, d'un comique noirissime, s'achève en tragédie par la mort de Victor et le suicide de ses parents. C'est un grand jeu de massacre où la folie souffle en bourrasques, où la logique est violentée jusqu'au délire, comme quand Victor s'écrie :
Les plus belles femmes du monde sont emprisonnées dans leurs dentelles sanglantes, et les rivières se dressent comme des serpents charmés. L'homme, entouré d'un état-major de fauves, charge à la tête d'une ville dont les maisons marchent derrière lui, serrées comme des caissons d'artillerie. Les fleurs changent de panache. Les troupeaux se défrisent. Les forêts s'écartent. Dix millions de mains s'accouplent aux oiseaux. Chaque trajectoire est un archet. Chaque meuble une musique.
Le langage lui-même se met à bégayer :
Ida Mortemart, croupissant comme la mer Morte. Ah ! les bulles... et ça crève ! Ida, dada. Ida, dada. Morte ? Mortemart ? J'en ai marre, marre, marre, marre...
On voit où l'Ionesco de La cantatrice chauve a fait son marché...
Stupeur du public de l'époque ! La pièce est restée en pénitence jusqu'en 1962, montée alors par Jean Anouilh avec le tout jeune Claude Rich dans le rôle-titre. Le texte de la pièce est disponible en Folio/théâtre, avec une longue préface et un dossier de 40 pages dus à Marie-Claude Hubert — un travail exemplaire.
![]() Montréal, 1979 |
Plus près de nous, vers 1990, je découvrais avec mes enfants une collection épatante : Souris noire, de chez Syros. La série noire pour les jeunes lecteurs entre sept et onze ans. Des histoires courtes, une thématique rappelant la célèbre collection, avec, naturellement, une violence atténuée. Les meilleurs auteurs de polars français se sont joints à la fête : Thierry Jonquet, Pascal Garnier, Michel Piquemal, Marc Villard, Joseph Périgot, Frédéric Fajardie, Didier Daeninckx... Nous avons tout lu pendant longtemps, tous trois charmés par la richesse humaine des histoires et la qualité de l'écriture. J'achetais les livres dès leur parution. Où est-il passé, ce trésor ? Un seul titre me reste en mémoire : le déchirant Chat de Tigali, de Didier Daeninckx, sur les ravages du racisme.
Unique rescapé, retrouvé dans la cave : L'ami Crados, de Jacques Mondoloni. Un vieux clodo anar, qui injurie les notables de la ville, meurt subito. Un très jeune garçon qui l'aimait bien, persuadé que c'est un meurtre, mène l'enquête... Le monde des enfants et celui des adultes s'affrontent, comme chez Vitrac, de façon bien moins féroce mais sans mièvrerie non plus, avec une belle vigueur, et si la Souris noire m'était contée aujourd'hui, j'en serais fort aise.
![]() 1991 |
Ces Brèves se plaisent à fouiner dans le passé, mais sans oublier les parutions récentes ; et si elles aiment accueillir de nouveaux noms, d'aujourd'hui ou d'hier, elles suivent leurs auteurs habitués fidèlement.
François Thibaux est de ceux-là. On dévore ici ses romans l'un après l'autre et l'on se demande quand ils seront fêtés comme il se doit.
Notre homme excelle aussi dans le bref. Son troisième recueil de nouvelles, Le vélo de l'ange, vient de paraître aux éditions Cours toujours. Ces douze histoires sans rapport immédiat entre elles sont malgré tout reliées par un fil plus ou moins apparent : la trace d'un grand chagrin, l'auteur étant récemment devenu veuf. Elles dessinent ensemble une treizième histoire, celle du travail de deuil, avec la détresse initiale, dite avec une extrême pudeur, la lente convalescence, l'amour de la vie malgré tout.
Un autre courant les irrigue : une veine fantastique, bien connue des lecteurs de ses romans, d'autant plus troublante que souvent discrète et imprévue. On rencontre des personnages étranges, plus ou moins fantômes, des jeunes filles belles comme un rêve, et sous la surface de notre présent on sent grouiller des forces du passé, enfouies, persécutées mais résistantes, comme dans les six pages fulgurantes, hallucinées, des «Invaincus» :
1642
Ils ne sentent ni le chaud ni le froid. Ils n'ont ni faim ni soif, ne respirent aucun parfum, pas même celui de la mousse. On ne les voit que de dos. Ils boitent. Leur bâton ne résonne jamais sur les pierres. Ils avancent avec lenteur. Ils sont morts. Ils marchent dans la brume, entre les sapins, interminablement. Ainsi vont les fantômes qui ne parlent plus, ne se retournent pas. Ainsi vont les roués, ainsi vont les lépreux et les pendus, ainsi vont les enfants que la faim a détruits. Ainsi vont, dans la vallée où règnent les chrétiens, les fous étranglés sur les routes. Ainsi errent éternellement, au royaume des ombres, ceux qui voulaient nous anéantir et que nous avons tués.
Les chrétiens, en fait, ne règnent pas chez Thibaux. C'est un sacré païen, les dieux soient loués ! On ne le sent guère porté à l'ascèse tandis que se déploient et nous bercent ses phrases riches, sensuelles, gourmandes, somptueuses.
![]() François Thibaux |
Et nous voici, avec Marcel Cohen, en compagnie de tout autres fantômes : les membres de sa famille, presque tous partis en fumée dans les camps nazis. Lui-même a survécu par miracle. Oublions vite le titre du livre, Sur la scène intérieure (Folio), plat, inexpressif jusqu'à l'effacement — par excès de discrétion sans doute. Le contenu, lui, est terrible — quoique dépourvu du moindre trémolo d'émotion.
Les pages qui suivent contiennent, en effet, tout ce dont je me souviens, et tout ce que j'ai pu apprendre aussi sur mon père, ma mère, ma sœur, mes grands-parents paternels, deux oncles et une grand-tante disparus à Auschwitz en 1943 et 1944. Une tante par alliance seule est revenue. J'avais cinq ans et demi. Les faits rassemblés ici ont beau constituer autant de petits sédiments, ils sont trop lacunaires pour brosser des portraits, et tenter de les relier sous forme d'un récit aurait tout d'une fiction. (...) Ce livre est donc fait de souvenirs et, beaucoup plus encore, de silence, de lacunes et d'oubli.
L'auteur, donc, mène l'enquête, en lui-même et autour de lui. Il recueille le plus minime détail, le moindre objet, la moindre odeur, décrivant tout avec une précision extrême et un refus du pathos qui n'est pas ce que le livre a de moins émouvant. La radicalité de sa démarche et son humilité, ainsi que le sujet bien sûr, rappellent Georges Perec.
Pas de morceau de bravoure à tirer de ce texte bouleversant dans sa digne nudité. Mais voici la liste des martyrs, in memoriam :
Maria Cohen
Jacques Cohen
Monique Cohen
Sultana Cohen
Mercado Cohen
Joseph Cohen
Rebecca Chaki
David Salem
![]() De nombreuses photos... |
Pourquoi causer ici des romans de l'année ? D'autres commentateurs s'en occupent, attendons un peu. À moins que l'enthousiasme déborde, comme le mois dernier pour le Bristol d'Echenoz, ou ce mois-ci la Cabane d'Abel Quentin, aux éditions de l'Observatoire.
C'est le troisième roman de l'encore jeune auteur, les deux premiers ayant attiré déjà l'attention. Il construit sa fiction sur des faits réels : la parution du fameux rapport Meadows de 1972 sur les dangers de la croissance, lequel annonçait un grand effondrement vers 2050, et dont les prédictions, jusqu'ici, n'ont cessé de se vérifier. Ce qui est inventé, ce sont les personnages des quatre chercheurs à l'origine du rapport.
La force de ce roman, c'est d'abord les vérités essentielles qu'il clame avec une lucidité terrifiante, une vigueur inlassable et un brio éclatant.
Son opinion sur la croissance :
Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste.
Ou bien :
Un mal sans visage, un crime collectif dénué d'intention criminelle : la croissance.
Son pessimisme face au progrès technique :
Emprise invisible, mille fois plus sournoise que celle du fascisme. Contre elle, il était difficile de se révolter. Il aurait fallu, pour s'en libérer, nous révolter contre nous-mêmes.
Sa démolition salubre des penseurs de droite :
Les conservateurs au regard d'aigle, qui revendiquaient un sens aigu du réel et une douloureuse lucidité, étaient tout sauf lucides, et avaient perdu le sens du réel.
Son portrait rageur, vengeur des grands patrons et des politiques :
Ils revendiquaient la position d'adultes dans la pièce, alors qu'ils détruisaient l'écosystème comme des enfants tyranniques et idiots. C'est cela qui rendait fou : sentir la condescendance de ces bébés obèses, inconséquents et stupides.
Face à eux, les frondeurs magnifiques : Jacques Ellul, Lanza del Vasto, André Gorz, Günther Anders, Simone Weil,
intellectuels à la notoriété discrète, qui avaient poussé au XXe siècle un cri réfractaire et têtu : critiquant l'emprise de l'homme sur la nature, et l'emprise de la technique sur l'homme. Jouant depuis leur retraite une musique dissidente et souvent inaudible, à l'ombre des églises dominantes (Washington ou Moscou, pour schématiser). Une pensée humaine et radicale qui atomisait l'axiome le plus établi de leur temps, selon lequel le progrès technique était l'horizon indépassable de l'Humanité.
On voudrait citer bien plus encore. Mais par-delà ces passages qui pourraient figurer dans un essai, Cabane est un vrai roman, bourré de péripéties et de mystères, où un journaliste d'aujourd'hui part sur les traces des quatre chercheurs dont il approche en tâtonnant les secrets (sans toujours les percer). Quatre personnages proches de l'archétype et pourtant fouillés, vivants, le plus impressionnant étant le mystérieux Norvégien, avec son allure «de prêtre réfractaire ou de loup famélique», «de mystique russe ou de marathonien», «d'héroïnomane, de saint ou de joueur d'échecs».
Non moins fulgurant, ce portrait d'un autre des chercheurs, qui a trahi la cause pour faire du fric, devenu à la fin de sa vie, avant son suicide, une «orque goitreuse» :
...traits empâtés, bouche molle grimaçant un sourire comme on installe un néon pour faire diversion, et dissimuler la façade déchue d'un vieux bordel.
Quelle photo de l'époque ! Quelle patte, quelles griffes ! Quel écrivain !
![]() Abel Quentin |
Allons, pour nous calmer, faire un petit tour au désert avec Lorand Gaspar (1925-2019). Cet homme remarquable, venu de Transylvanie, ne fut pas seulement l'un de nos poètes majeurs, mais un chirurgien réputé et un excellent traducteur, à preuve son travail sur les Trois poèmes secrets de Sefèris. Il aima la Grèce égéenne et surtout les déserts du Moyen-Orient, qui marquèrent profondément sa poésie. Dans le volume jauni de Poésie/Gallimard que je rouvre quarante ans après, je tombe sur la première page de Sol absolu (1972), son deuxième recueil :
PIERRE PIERRE
encore une
PIERRE
sable
illimité
RIEN
La fascination du vide à son point extrême. Mais pour l'instant c'est seulement son tout premier recueil, Le quatrième état de la matière (1966), que je vais relire.
Clairière de forces au soir sans arbres
la sévérité du continu.
Seulement la marche, ces camps fugitifs
d'une image à même la pierre.
La chute de l'ange dans le feu
la flamme à l'orée des corps
celle de mes doigts dans la rigueur des failles
grande feuille du jour
fossile de nuit.
Autre page :
Ces métaux que je courbe dans ma voix
pour que tu existes dans le noir.
J'ai vidé la nuit de sa brillante pacotille
et j'entends la foulée qui ouvre encore
tout un poumon dans les pierres —
La pierre, l'air, le feu. Densité extrême. Lenteur.
L'extrême patience qui nous lime.
Dépouillement jusqu'à l'essentiel pour
trouver à tâtons
le chemin étroit de nos veines.
Mais dans le désert il y a aussi ce «tu» qui apparaît dans plusieurs poèmes. Le lecteur qu'on prend par la main ? La femme aimée ?
Moi qui traduis la poésie à tour de bras, j'ai souvent du mal avec elle. Pas avec celle de Lorand Gaspar. Elle me parle et me fait du bien.
![]() Lorand Gaspar |
C'est même un refuge mental plus que jamais précieux, ce désert si sereinement habité, alors que le monde autour de nous, plus que jamais, ressemble à ce conte plein de bruit et de fureur qu'évoquait Shakespeare. Un conte raconté par un idiot, précisait-il, prédisant Trump. À moins que le nouveau guide des USA ne soit carrément fou.
On le voyait déjà en maître du monde, eh bien non : le gros porc n'est en fait (voir l'image) qu'une vieille poule maquée avec un chef cosaque mafieux qui bientôt lui flanquera des raclées comme à tous ses domestiques.
Le monde se retrouve aux mains de tyrans déments, et c'est notre faute : nous les avons élus. Nous sommes tous nuls : les gogos qui ont voté pour ces guignols, et les autres aussi, qui n'ont pas été fichus de les dissuader.
Le fascisme est devenu tendance, il se répand tel un nouveau Covid, et j'ai beau être entouré de gens raisonnables qui partagent mon horreur du fascisme, je m'attends à ce que bientôt, lors d'une rencontre amicale, quelqu'un que jusque-là je respectais me dise : Trump, d'accord, il est difficilement lisible, mais tout bien réfléchi, après tout... Ou bien : Taper sur Poutine, hurler avec les loups, excuse-moi, mais c'est vraiment trop facile... Ou bien : Le RN ? Il pose les vrais problèmes avec franchise, et toi tu en es encore à 68, mon pauvre vieux...
Vais-je encore oser me balader dans les villages ?
Non, tout de même, je ne suis pas seul. Tous les deux jours, tôt le matin, je lis la chronique d'André Markowicz, mon confrère et ami, qui dénonce inlassablement les crimes des dictatures en tous genres. Ce poison qu'est FB aura au moins servi à ça. Markowicz est très suivi, comme quoi il y a encore des gens dotés d'un cerveau et d'un cœur. Je l'admire pour sa lucidité, sa force morale. Il dit ce qu'il pense de ce qu'Israël est devenu, et je l'envie de pouvoir le faire. Il est juif, pas moi, et je n'ose pas. Je ne veux pas blesser mes amis juifs, s'il en est qui me lisent.
Au fait, qu'en pense-t-il, Marcel Cohen, des anciennes victimes devenus bourreaux ? Et les morts d'Auschwitz, que diraient-ils, s'ils étaient là ?
![]() La poule et le renard. |
Ici même, début avril, nous tâcherons d'oublier les horreurs présentes avec Arasse, Bailly, Bouillier, Boileau, Chateaubriand, Hazan, Irish, Lambé-B...
![]() Tom Gauld, La revanche des bibliothécaires.. |
(réponse sur le numéro de la citation...)
La faiblesse de la force est de ne croire qu'à la force.
La force de la faiblesse pourrait bien être de ne croire qu'à la faiblesse.